Comment j’ai mis de la maille dans mon été

Depuis ma rencontre avec Pligou, mon obsession pour la maille se décomplexe et envahit toujours plus de sphères de ma vie. Prenez les vacances: cette année, je n’ai eu aucun scrupule à proposer le plus sérieusement du monde (mais en vain…) un circuit de la laine en Rhénanie à mon homme (qui a grandi au sud de la Méditerranée et pour qui « vacances » = « soleil » = « mer » = « farniente » … ).

Dans mes rêves, je démarrerais mes vacances (1er vœu : elles seraient très longues! ) par une retraite tricotesque en Islande. De là, je m’envolerais pour New York où je visiterais l’expo « Manus x Machina » au MET avant une visite privée de Brooklyn Tweed by Jared himself. Et je terminerais par la Translana, la route de la laine portugaise déjà évoquée ici par Pligou.

Dans la vraie vie… mon été se passe en Normandie (un peu) et à Bruxelles (beaucoup) avec trois mâles (un grand, deux petits) pas tout à fait mûrs pour troquer chateaux de sable et jeux de ballon contre moutons et boutiques de fil… et puis si je pars toujours avec d’ambitieux projets tricot, mes aiguilles restent souvent au fond de leur sac…

Qu’à cela ne tienne… je suis têtue créative et j’ai quand même réussi à intégrer quelques activités « maille » à notre Summer2016!

Je vous donne le programme?

  1. A Bruxelles : le carton de tapisserie de Pieter Coeke

Un… quoi?

Un carton de tapisserie, c’est en quelque sorte le « calque » sur lequel les lissiers s’appuient pour exécuter leur ouvrage (bah oui : ils ne font pas ça à main levée… une fois qu’on me l’a expliqué, en effet, ça m’a semblé logique!). Ce sont donc des dessins, des huiles, des gouaches, … sur papier, à la taille de la tapisserie à réaliser.

Ici, il s’agit d’un dessin du 16e siècle figurant le martyre de saint Paul sur 3m40 x 3m80. Elle est attribuée à Pieter Coeke, un peintre flamand qui a marqué la Renaissance avant de tomber dans l’oubli. Ce carton, très abîmé, est en train d’être restauré et la Ville de Bruxelles a pris le parti d’allier une restauration en ‘live’ à une expo sur l’univers artistique et historique de cette oeuvre singulière.

(Quel rapport avec le tricot, me direz-vous?  A priori très indirect mais je vous assure, il n’y a que 2 degrés de séparation: carton -> tapisserie -> fil/aiguilles -> tricot. CQFD!)

Pourquoi y aller?

Il s’agit d’un type d’oeuvre très rare et le thème est particulièrement représentatif de la Renaissance, c’est en soi une bonne raison. Mais ce qui m’intéresse surtout, c’est l’occasion unique d’assister au processus de restauration sur plusieurs mois. Et j’aime cette idée de montrer le travail derrière l’art : la patience, l’exigence de précision, les difficultés et le travail d’équipe.

Pour qui? Avec qui?

Pour les amateurs d’histoire de l’art et d’art de la Renaissance.

Pour ceux qui sont intéressés par le processus de restauration.

Pour les kids, qui constateront avec plaisir que même les plus grands « décalquent » et qui en profiteront pour admirer la garde-robe de Manneken-Pis exposée dans le même musée. Ce sera l’activité-retrouvailles de fin de vacances pour mon fils aîné et son meilleur ami, juste avant la rentrée!

Détails pratiques

C’est au Musée de la Ville de Bruxelles, sur la célèbre Grand Place, jusqu’au 30 avril 2017. Les artistes travaillent en public du lundi au vendredi. Conseil : allez-y plusieurs fois, pour constater les progrès!

Pour préparer votre visite : le site du musée regorge d’infos intéressantes, y compris une navigation interactive sur les zones du carton à restaurer.

2. A Hasselt (Limbourg belge): l’expo « Haute à Porter »

C’est quoi?

Une exposition qui explore l’influence de la haute couture et de ses procédés (artisanat, extravagance, culture du « show », exclusivité, collaboration avec des stylistes-stars, …) sur la mode de tous les jours, à travers les 25 dernières années.

Pourquoi y aller?

Il s’agit d’après Vogue d’une des 3 expos à ne pas manquer en 2016. Et chez Vogue, la mode, ils connaissent hein…!

Pour  rêver devant des pièces de maisons prestigieuses (Dior,Chanel, Dries Van Noten, Christian Lacroix, Miu Miu,…).

Pour la scénographie qui mêle photos, films, musique, sculpture, …

Pour la réflexion sur les liens entre les préoccupations et les rêves d’une époque et les vêtements qu’elle plébiscite.

Pour visiter Hasselt, chef-lieu de la Province du Limbourg, son musée du genièvre, sa cathédrale Saint-Quentin et ses boutiques de fringues! Si vous y allez en août, vous pouvez combiner la visite avec le Pukkelpop (Alunageorge, Soulwax, Josef Salvat, Chemical Brothers, Bloc Party, Rihana,…).

Pour qui? Avec qui?

Les fashionistas! J’ai prévu d’y aller avec ma sœur 🙂

Détails pratiques

Au Musée de la Mode d’Hasselt, jusqu’au 11 septembre 2016 (site).

Hasselt se trouve près de la frontière belgo-néerlandaise, à 40 minutes de Liège et 1 heure de Bruxelles.

3. Dans le pays de Caux Maritime (Haute Normandie): la culture du lin

C’est quoi?

La Seine-Maritime est le 1er département linier de France et le plateau de Caux Maritime, en particulier, la première région productrice. Même si « la » bonne saison pour voir les champs fleuris, c’est juin, il y a plein de choses à visiter toute l’année.

Ma sélection :

  • Pour me régaler : la boulangerie de Sotteville-sur-mer et son pain au lin – miam!
  • Pour divertir les kiddos : l’écomusée du lin à Amfreville les champs. En plus du micro-musée animé par le propriétaire/liniculteur, on fera une ballade en tracteur et à dos d’ânes ;-).
  • Pour nous instruire : Terre de lin à Bourg Dun. Cette  coopérative linière, 1er producteur mondial de fibres de lin, propose une découverte du teillage (transformation de la plante en fibre textile).
Pourquoi y aller? 

J’en ai déjà parlé ici, j’adore tricoter et porter le lin! J’ai envie de découvrir le processus ‘technique’ et les hommes et femmes qui y travaillent, perpétuant une tradition locale.

Pour qui? Avec qui?

Toute la famille, en mode relax! Il y a plein de petites visites ludiques et pas-prise-de-tête à combiner avec goûters à la campagne, marché du samedi, visite de fermes, … et des musées pour les jours pluvieux (j’ai commandé du soleil mais bon… ça reste la Normandie…).

Pour les visites plus « sérieuses » et le shopping, j’embrigaderai ma belle-mère, qui nous rejoint quelques jours.

Détails pratiques

Le site du plateau de Caux Maritime: infos.

4. A Caen (Basse Normandie): les « boîtes à carré » de Tricote un sourire

C’est quoi?

L’association Tricote un sourire organise des trico-thés, des ateliers pompons, du yarn bombing, … bref tout ce qui « tricote » du lien social, en promouvant le patrimoine textile normand. Un peu partout en Normandie, les « boîtes à carrés » des partenaires de l’association recueillent des carrés de tricot ou de crochet ensuite utilisés pour des projets de yarn bombing. Dans le cadre du festival Normandie Impressioniste, par exemple, il y a un projet de reconstitution de deux toiles de Monet (6×4 mètres, quand même!) avec des carrés textiles.

Pourquoi y aller? 

Parce que je me retrouve complètement dans la philosophie de ce collectif, qui me donne d’ailleurs des idées pour développer les activités de mon propre groupe de tricot&co :-).

Parce qu’un crochet et une pelote de coton trouveront bien leur place dans nos bagages.

Parce que même en y consacrant une seule petite soirée, j’aurai la satisfaction d’avoir produit quelque chose, fût-ce un carré de 5×5 cm :-).

Pour qui? Avec qui?

« Mailleurs » de tout niveau :-)!

Détails pratiques :

Tricote un sourire

 

En rédigeant ce billet, je me rends compte que j’ai un super programme, en fait! Sans aller loin, à moindre frais ET… acceptable par les trois hommes de ma vie ;-). #happygirl!!!
Et vous, vous passez l’été comment? Vous emportez des projets en particulier (apparemment, la chaussette est un classique)? Vous avez des visites à conseiller? Des suggestions de bouquins à emporter? (chouette sélection chez ma copine Stef !). Dites-nous…!

 

Post-scriptum

  • Deux bonnes raisons de se réjouir de la rentrée : le parcours « Sur la route de la laine », une ballade de deux heures au centre de Bruxelles, le 2 octobre (infos) et l’expo « Hollywool » de Délit Maille au Château de Flers (Villeneuve-d’Ascq), à partir de septembre (infos).
  • Plein d’idées pour des vacances autour de la laine, en Belgique et ailleurs, sur le site de la filière laine belge.
  • Sur le site Thread and Needles, la catégorie « expos », mise à jour tous les trimestres, est top (sélection été 2016 ici).

 


 

Voilà… ce billet marque le vrai début des vacances pour la team Mouton noir! Nous vous retrouverons dès le 24 août avec de nouvelles rubriques et une deuxième série. Après les hommes, on va parler… santé!

Avant d’éteindre l’ordi pour quelques semaines,  je voudrais vous remercier de nous avoir lues depuis le lancement de ce blog il y a 4 mois! Vos commentaires, encouragements, idées, propositions de collaboration, … nous vont droit au cœur et nous donnent plein d’énergie pour continuer! Merci!!!

Bel été à vous 🙂

Séverine

 


7 commentaires sur « Comment j’ai mis de la maille dans mon été »

  1. Merci à vous deux les filles pour ce merveilleux blog! Moi j’adore vraiment! Et puis une fois de plus ton billet m’a intéressée du début à la fin… rhoooo que de bons conseils, que d’envies tu me donnes et puis pour le rêve tricotesque, moi c’est tout comme toi Islande, New York et le reste hooooooo…. un jour on le fera tu verras, il faut rêver c’est hyper important!
    Merci pour ton petit lien, tu es trop mignonne toi!
    Super belles vacances avec tes trois hommes, elles vont être magnifiques tu verras!
    Gros bisous ma belle!

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    1. Merci Stéphanie! C’est toi qui m’a parlé de ces séjours en Islande… on s’organise ça d’ici 2 ans? :-). Profite bien de tes vacances dans le Sud avec les habibi :-)!

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