Carte postale from Lisboa

Il y a quelques temps, j’étais dans la belle ville de Lisbonne…

On peut dire que le tricot est bien vivant au Portugal. D’abord c’est un des rare pays d’Europe à maintenir dans son économie, une industrie textile en bon état. Ensuite parce que l’artisanat, en général est vraiment mis en valeur. Les portugais sont « fiers » de leurs pâtisseries, de leurs chaussures, de leurs filatures, de leurs broderies, de leurs céramiques , de leurs sardines en conserves et de leur laines !

Par exemple, une artiste comme Joana Vasconcelos utilise la tradition du crochet dentelle dans ses installations, et l’office du tourisme portugais propose un parcours « route de la laine ». D’ailleurs à Lisbonne, on trouve des pelotes et des aiguilles à tous les coins de rues. Dans la petite boutique de fringues du coin et dans les immenses centres commerciaux. Dans le moindre petit quartier il y a une mercerie (ou « retrosaria ») et dans la « Baixa » (bas de la ville), on trouve une ou deux rues dédiées aux articles de coutures et de tricot.

Et quand je viens à Lisbonne je ne manque pas d’aller dans ma préférée: la retrosaria de Rosa Pomar. Certain(e)s d’entre vous connaissent le lieu. On y trouve, entre autre, de magnifiques laines de marques portugaises et des livres de tricot et de couture japonais (en ce qui me concerne, c’est pour ça que j’y vais).

D’abord, je suis une inconditionnelle des livres de tricot japonais… rien que pour leur façon de résumer toute l’exécution d’un pull en 1 ou 2 schémas… c’est fascinant. Et puis il y a toujours eu pas mal de lien entre le Portugal et le Japon… Cela remonte à l’arrivée des premiers européens (portugais) au Japon en 1543. On trouve donc pas mal de mots portugais dans la langue japonaise et vice-versa. Par exemples, le mot japonais « MERIYASU (メリヤス) » qui veut dire tricoter, vient du mot portugais « meias », qui signifie chaussette ;  » fazer meias » c’est tricoter des chaussettes et maille endroit se dit aussi « ponto de meia ». (si de vrais lusophones veulent compléter l’info… n’hésitez pas).

En outre Rosa Pomar a écrit un livre formidable sur les techniques de tricot portugais qui sont tout a fait spécifiques. Soit on passe le fil autour du cou, soit on utilise une sorte de petite épingle avec un crochet pour faire passer le fil sur la poitrine… ici en images.  Pour le tricot circulaire c’est magique !

 

Et pour finir, comme il n’y a pas de cuisine portugaise digne de ce nom sans maniques au crochet…

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J’en ai profité pour m’en tricoter une paire. La plupart du temps, on fait des maniques au crochet, mais j’aime bien celles qui sont en point mousse, bien épaisses pour que la chaleur ne passe pas ! (J’ai acheté ces deux pelotes de coton portugais dans un petit magasin d’articles chinois discount…quand je vous dis qu’on en trouve partout !)

C’est construit en forme d’un losange sur la pointe. En gros, on monte 2 mailles. On tricote toujours à l’endroit et à chaque début de rang on augmente d’une maille. Quand on arrive à la taille souhaitée (la diagonale du losange), on continue mais en diminuant au début de chaque rang. Quand il reste 6 mailles, j’en mets 3 en attente, je fais un I cord de 3 ou 4 cm sur les 3 autres. Pour finir je joint l’extrémité de l’ I-cord avec les 3 mailles restées en attente pour faire la « lichette ». Hop, c’est fait !

 

 

Quelques articles sur l’économie portugaise :

Sur les liens entre le portugais et le japonais :

Sur la « route de la laine » :

Le livre de Rosa Pomar :

 

©Toutes les photos : Pligou, sauf photo de tête : Antonio Pilar.

 

 

 

 

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