Encore un p’tit peu de sérotonine ?

Tricoter, crocheter nous fait du bien et les témoignages abondent dans ce sens. Oui, mais pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe dans notre cerveau pendant que l’on tricote ? On peut tenter d’y répondre en se référant à une recherche (parmi d’autre) sur la sérotonine. Au hasard de mes web-déambulations (encore cette fameuse sérendipité), je suis tombée sur un article du journal Nature qui parle des bienfaits de l’action de la sérotonine dans le cerveau.

Quel est le rapport avec le tricot ? Je vous explique (Enfin, soyons honnête, si je vous explique, c’est surtout grâce à mon ami Xavier qui m’a lu, traduit, expliqué et ré-expliqué de quoi il s’agissait. MERCI XAV ! ) :

En (très) résumé : on trouve dans notre corps, une hormone appelée 5-hydroxytryptamine (5-HT) ou sérotonine (ne me demandez pas comment on passe de « 5-hydroxytryptamine » à « sérotonine », mais si quelqu’un sait, ça m’intéresse). Cette hormone joue entre autre un rôle de neurotransmetteur (c’est à dire une sorte de messager qui permet aux neurones de communiquer entre eux).

La sérotonine est produite par des neurones qu’on appelle sérotoninergiques et elle est impliquée dans plusieurs fonctions telles que le sommeil, l’agressivité, les comportements sexuels et alimentaires. Dés lors, on peut associer une baisse de l’activité sérotoninergique à différentes formes de dépression.

(Dans cette étude, les neurones observés sont ceux d’animaux comme le chat ou le rat. Les résultats sont ensuite extrapolés aux humains, car les neurones en question sont génétiquement similaires chez les vertébrés.)

Les chercheurs ont constatés que l’activité des neurones sérotoninergiques diminue de moitié durant le sommeil, mais reste stable durant l’éveil, même dans des conditions « extrêmes » (chaleur, drogues… ou lorsqu’un chat est en présence d’un chien). Ils ont aussi constaté une corrélation entre l’activité de ces neurones et des mouvements « toniques et répétitifs ». Les scientifiques en déduisent donc que ces mouvements sont potentiellement utiles pour stimuler l’activité des neurones sérotoninergiques… et pourraient ainsi servir à traiter de façon non pharmacologique, des patients souffrant de dépression et de troubles obsessionnel-compulsifs.

Et comme quand on tricote, on fait des milliers de mouvements toniques et répétitifs, cette activité semble idéale ! D’ailleurs, certaines associations utilisent le tricot pour aider des personnes qui vivent des périodes de stress : c’est le « Project Knitwell« .

À vos aiguilles, on active la sérotonine !

Mais, à propos, est-ce qu’il y en a parmi vous que ça énerve de tricoter ? Et puis, si on tricote beaucoup quand on va super bien, ça rend agressif alors ? à étudier…

 

Sources :

  • La fameuse étude sur la sérotonine parue dans la revue « Nature« .
  • La conclusion personnelle de mon pote Xavier : « Ce sont donc des gars qui mettent des électrodes (ou d’autres bazars du genre) sur la tête d’un chat, puis lui montrent un chien et mesurent si les fameux neurones sérotoninergiques ont réagi. Rien. (après, ils ont peut-être mal choisi le chat, ils sont tombés sur un mou, ou sur un qui a pas été foutu de reconnaître un chien ?). Puis ils le mettent (enfin, lui ou un autre, ou un rat, histoire de varier un peu, sinon c’est pas très scientifique) dans un sauna, lui injectent de la morphine, lui attachent les pattes, lui font écouter du heavy metal (ou Céline Dion) et ils regardent encore les neurones. Rien. (enfin, peut-être qu’ils étaient grillés, les neurones ?)
    Par contre, tu lui fais laper son écuelle (ou tricoter), et hop, là les neurones ils s’activent et il est content le chat.
    Faut dire, à choisir… « 
  • Est-ce que la sérotonine ressemble aussi à cette étrange image que l’on trouve à la fin du post de Séverine ?

3 commentaires sur « Encore un p’tit peu de sérotonine ? »

  1. Bon alors… L’ennuie c’est quand on a le gros coup de mou et un gros besoin de sérotonine pour reprendre les aiguilles et vaincre le coup de mou qui… bref, faut s’y remettre ! Sinon en voyant ton illustration, j’ai pensé à un cookie… C’est un beret ? Tu pourrais faire le test de Rorschach 😉

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